Depuis mon retour au pays, l’exploration capillaire est sans doute l’un de mes merveilleux hobbys. Je m’amuse à aller des coupes les plus simples aux coupes les plus complexes que certains dans d’autres contrées qualifieraient d’exotiques. Mais ici, c’est juste une expression de soi et de toute la créativité dont nous sommes capables.

Sur ce chemin d’exploration, j’ai rencontré de véritables artistes capillaires, des jeunes femmes avec des doigts de fée qui sont capables de créer des choses extraordinaires avec notre belle chevelure africaine. Toutes les créations que j’ai arborées jusqu’à ce jour ont toujours eu beaucoup de succès aussi bien auprès des hommes que des femmes. J’ai fini par me demander pourquoi les femmes mettaient des perruques si elles appréciaient tant mes coiffures africaines. Il est vrai que nombre d’entre-elles m’avouent parfois ne pas pouvoir oser porter certaines de mes créations. Elles se sentiront mal à l’aise. Pourquoi ? J’ai partagé un début d’explication dans cet article.

Cheveux crépus, masques lisses

Mais parfois aussi, comme en ce moment, j’ai juste envie de m’amuser à laisser ma couronne respirer un bon coup et être au repos. Je tiens à préciser ici que je n’ai pas le fameux 4C encore moins le 3C. Pour tout vous dire, j’ignore à quoi ressemble véritablement ces numéros, mais si je m’en réfère à ce que j’ai pu entendre ici et là, alors je me mettrais dans la catégorie de 1A…? Le fait est que j’ai appris à aimer mes cheveux, à leur donner de l’amour et à en prendre soin. Nous (mes cheveux et moi) en sommes arrivés à une belle relation harmonieuse. Moi qui me pressais de camoufler mes cheveux derrière des mèches, j’attends parfois avec impatience le moment de les caresser et de m’amuser à les coiffer.

Il y a quelques jours, alors que j’avais pris du temps pour donner de l’amour à ma couronne pendant le week-end, que j’avais pris du plaisir à la coiffer au petit matin pour le boulot, que je suis arrivée toute contente au bureau avec ma nouvelle coiffure, un collègue m’a demandé : « Qu’est-ce qui n’a pas marché, pourquoi tu ne t’es pas coiffée ? » Et moi, toute surprise je lui demande «pardon ? ». Et lui d’insister : « Oui tes cheveux sont aux vents, tu n’as pas de perruque ? » A l’écoute de ces mots, deux émotions ont fait écho en moi :

  1. J’ai été triste pour la femme qui partage sa vie, mais aussi pour lui qui ne réalise pas à quel point il reste emprisonné sous le fameux complexe de dépendance du colonisé comme le décrit si bien Frantz Fanon dans son livre à succès « Peaux noires, masques blancs ».
  2. J’ai été embarrassée d’avoir peut-être trop vite jugé mes sœurs qui n’osent peut-être pas s’assumer pleinement devant tant de jugement et de mépris.

Cet échange m’a fait réaliser à quel point la valeur de soi, la perception que nous avons de nous-mêmes est cruciale. Plus encore, j’ai une fois de plus pris la mesure de l’importance pour nous parents de cultiver cela chez nos enfants. La vérité étant que de nombreux adultes ne perçoivent leur valeur qu’à travers le prisme et le regard de l’autre.

La question que je reçois des parents est parfois celle de savoir comment cultiver cette valeur de soi chez les enfants. Ci-dessous quelques éléments de réponse pour vous aider.

Cultiver sa Valeur de Soi

Développer et maintenir une valeur de soi positive nécessite un effort conscient.

  • Autoréflexion : aujourd’hui je réalise à quel point de nombreux adultes craignent le silence. Je réalise combien ils sont nombreux à rechercher toutes les distractions et moyens imaginables pour taire leur esprit et éviter de s’écouter. Souvenez-vous chers parents que vous êtes le miroir à travers lequel vos enfants se voient. Si vous avez une faible estime de vous-mêmes, il est fort probable que vous le transmettiez à vos enfants. Il est impératif de prendre le temps d’écouter le silence de notre âme. Ce n’est qu’ainsi que commence le vrai travail pour apprendre à mieux se connaître, pour identifier nos forces et nos qualités, mais aussi et surtout nos faiblesses afin de mieux les adresser.

Leary et Baumeister (2000) dans leur article « The Nature and Function of Self-Esteem: Sociometer Theory »  proposent la théorie du sociomètre, qui suggère que l’estime de soi fonctionne comme un indicateur de notre acceptabilité sociale. Selon cette théorie, une haute estime de soi est liée à des relations interpersonnelles plus saines, car elle nous rend moins dépendants de la validation externe et plus capables de gérer les conflits et les critiques.

  • Positivité : la positivité est une chose qui parfois peut sembler inaccessible et difficile à obtenir quand l’avenir semble si sombre. Mais faire le choix de n’accepter dans son entourage et celui de sa famille que des personnes qui vous encouragent et vous soutiennent est une excellente étape pour cultiver cette belle qualité. En outre, mettre en place une gratitude intentionnelle au quotidien peut être d’une aide considérable. Ma CCF, vous vous en souvenez ? Je vous en parlais dans cet article. Alors lors d’une de nos nombreuses conversations philosophiques, ma CCF a émis une idée que j’ai trouvée géniale. Il s’agit d’une activité avec les enfants pour cultiver la gratitude. L’activité consiste à écrire tous les jours sur un bout de papier une chose pour laquelle nous sommes reconnaissants et de la mettre dans une boîte fermée qui sera ouverte à la fin d’année. C’est super non !? Quoi de mieux pour entrer dans la nouvelle année plus fort et conscient de notre valeur, qu’en parcourant toutes ces choses qui ont illuminé nos journées et que nous envoyons valser comme de vieilles chaussettes dans les tréfonds de notre mémoire ? Je me réjouis déjà de mettre cette activité en place avec mes enfants dès leur retour de vacances !
  • Vision : être conscient de ce que nous voulons pour nous et nos enfants et se fixer des objectifs spécifiques pour y arriver, travailler à l’atteinte de ses objectifs et y parvenir sont là des étapes qui immanquablement vont nous aider à booster notre confiance en soi. La valeur de soi est le socle sur lequel repose la confiance en soi, elle nous aide à reconnaître nos capacités et à nous affirmer dans nos choix de vie.

Bandura (1997), dans son ouvrage « Self-Efficacy: The Exercise of Control », explore comment la valeur de soi influence l’auto-efficacité, c’est-à-dire la croyance en ses propres capacités pour accomplir des tâches spécifiques. Selon l’auteur, une haute estime de soi améliore la motivation, l’effort et la persévérance, ce qui conduit à une meilleure réalisation des objectifs personnels et professionnels. Il en va de même pour nos enfants, dont une haute estime de soi est le prélude pour leur réussite sociale et académique.

Conclusion

La valeur de soi est un concept fondamental qui influence profondément notre bien-être, nos relations et notre réussite dans la vie. Elle représente la perception que nous avons de nous-mêmes, notre estime personnelle et notre croyance en notre propre mérite. Comprendre et cultiver cette valeur est crucial pour mener une vie épanouissante et équilibrée. Il y a quelques années, cette remarque de mon collègue m’aurait profondément meurtrie.

Il n’est pas nécessaire pour nos enfants d’attendre d’être à l’âge adulte pour avoir une meilleure perception d’eux-mêmes, cela se cultive dès la tendre enfance et commence avec nous, les parents !

2 réflexions sur “Renforcer la valeur de soi”

    1. Renforcer son estime de soi est crucial car les enfants la perçoivent.
      Une peu estime de nous en tant que parent, un est un héritage que nous laissons à nos enfants.

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