Quand mes enfants sont loin de moi, en week-end, en vacances ou autres, ils ne me manquent JAMAIS. Ne vous y trompez pas, j’adore mes enfants et je suis une superbe maman parfaitement imparfaite.
UNE MÈRE SANS CŒUR ?
Autour de moi, quand mes enfants devaient se déplacer pour une longue période, j’ai entendu toutes sortes de commentaires venant majoritairement de femmes. D’une part il y en avait qui déclaraient mordicus que j’allais pleurer en cachette. Et d’autre part, celles qui me traitaient de mauvaises mères parce que je laissais de si jeunes enfants voyager seuls avec leur père, qui vraisemblablement était facultatif lors de la conception de ces derniers. Bref, au milieu de tout ce monde, je me suis parfois demandé si j’étais bizarre ou insensible ou encore très très bizarre. Je sais depuis longtemps qu’il n’en était rien.
Après l’engouement autour de mon précédent article et une grande conversation avec ma Chérie Coco Fideline, j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains pour aborder ce thème plutôt sensible. Ma Chérie Coco Fideline et moi avons souvent de longues et grandes conversations philosophiques; vous ne voulez pas être là quand ça commence. C’est une fille qui a fait la série A au collège, vous voyez le genre! et moi, on se demande bien ce que je suis allée chercher en D. Et dire que je voulais faire la C parce que j’adorais les mathématiques mais hélas mon professeur de physique en seconde C n’a pas réussi à me faire percevoir toute la beauté qu’il y avait derrière toutes ces formules. Là encore je m’égare! Revenons à notre sujet délicat de cette semaine.
UN DEBUT DE REPONSE…
Alors, comment ça se fait que mes enfants ne me manquent jamais quand ils sont loin de moi ? Ma CCF a émis l’hypothèse selon laquelle une personne nous manquerait peut-être parce qu’on ne serait pas allé au bout de ce qu’on devait faire ou vivre avec cette personne et du coup c’est ce sentiment d’inachevé qui créerait le manque en question. Je vous l’ai dit, grande conversation philosophique!
Sans avoir poussé la réflexion aussi loin jusqu’à ce jour, deux éléments pour moi expliquaient la raison pour laquelle je pouvais envoyer mes enfants en vacances partout dans le monde pendant plusieurs semaines sans que cela ne représente une difficulté.
Focus sur les avantages
Le premier élément, c’est le focus sur tous les avantages que cela représente pour mes enfants. Quelle belle richesse que d’être dans un environnement différent, d’apprendre de cet environnement, de créer de nouvelles connexions, de s’enrichir et se développer pleinement en tant qu’être humain à part entière. C’est aussi une excellente occasion pour moi de checker si les valeurs que j’inculque à mes enfants restent présentes même loin de la maison. Cela me permet aussi de voir en tant que parent, ce que je dois ajuster et améliorer dans l’éducation des enfants. En fait, c’est une opportunité inouïe aussi bien pour l’enfant que pour moi.
Apprendre à vivre sans eux !
Le deuxième élément, c’est d’apprendre à vivre sans mes enfants. Souvenez-vous chers parents, gardez-les autant que vous voudrez, ils finiront par partir. Et pis encore, ils seront pressés et ravis de le faire. Alors, les enfants loin de nous, c’est aussi une occasion pour ma moitié et moi de nous retrouver, d’exister en dehors de nos enfants, de développer nos projets et de renforcer notre relation. Je connais de nombreux couples qui malheureusement ne savent plus quoi se dire une fois que les enfants ne sont plus dans les parages. Il ne faut surtout pas attendre que la retraite arrive pour se construire ensemble. Ce sera peut-être trop tard.
Alors OUI ! Envoyer les enfants en vacances représente une belle opportunité aussi bien pour les parents que pour les enfants. Et si tu me lis en ce moment en te disant “en Mbeng c’est compliqué”, laisse moi te dire que même à Mbeng je prenais des vacanciers chez moi et j’envoyais également les miens en vacances. Avec ma CCF nous le faisions pour nos enfants et ces derniers en ont gardé de très beaux souvenirs.
ET LA DÉPENDANCE AFFECTIVE DANS TOUT ÇA ?
J’aimerais revenir à la réflexion de ma CCF selon laquelle le manque serait la conséquence d’un goût d’inachevé… Et si nous parents prenions plus de temps pour être dans le moment, pour profiter pleinement de l’instant et créer des souvenirs inoubliables, ce manque subsisterait-il encore ? Ne serait-ce pas égoïste de notre part de priver nos enfants d’expériences enrichissantes parce que NOUS ne serions pas allés au bout de la relation avec eux ? Et qu’en est-il de la dépendance affective, quelle place occupe-t-elle ici ?
La dépendance affective est un état psychologique où une personne devient excessivement dépendante émotionnellement et affectivement d’une autre personne, souvent au point de compromettre son propre bien-être et son autonomie. Ça vous parle ? Les statistiques montrent que la maternité peut intensifier cette dépendance affective des mamans envers leurs enfants. Dans des cas extrêmes, certaines mamans se retrouvent incapables de gérer leurs propres émotions sans la présence ou l’approbation de leurs enfants. Raison pour laquelle il devient impensable pour elle de se séparer de leurs enfants, ne serait-ce que pour une nuit.
Malheureusement, cette dépendance, vous vous en doutez bien, a des conséquences négatives. L’autonomie de l’enfant est réduite parce que le parent n’est jamais trop loin pour prendre le relais, c’est ainsi que l’estime de soi de l’enfant s’en trouve affectée et il peut avoir de grandes difficultés à construire et maintenir des relations saines une fois adulte. Prendre l’habitude d’autoriser les enfants à se séparer de nous quelquefois est un excellent moyen pour nous les mamans de réduire cette dépendance et d’élever des enfants plus équilibrés.
Conclusion
L’équilibre est une notion qui me fascine de plus en plus. Je la scrute à la loupe et mes sens sont en ébullition tant j’aspire à trouver la vitesse optimale entre tout ce qu’ils absorbent et ce qu’ils désabsorbent. L’équilibre est une notion complexe, mais tout aussi simple à la fois. Notre mission en tant que parent est d’être à la recherche perpétuelle de cet équilibre pour nos enfants. Mais ce n’est possible que si nous faisons le nécessaire pour trouver notre propre équilibre. Et le faire pour nous-mêmes demande parfois beaucoup de courage. Ce que nous semblons parfois ignorer, c’est que nous avons ce courage, il suffit juste de regarder de plus près. Il est là et n’attend que nous ! Pour nous et pour nos enfants.