La fin de l’année scolaire approche à grands pas ! Bien plus que les élèves, au Cameroun comme partout ailleurs, de nombreux parents ont hâte d’entendre le directeur donner le coup de sifflet annonçant la fin des cours et le début des vacances ! « Youpiii ! Enfin ! Fini les devoirs ! ». Les parents, encore plus que les enfants, sont soulagés. L’année a été longue et épuisante, les enfants reviennent de l’école avec tant de devoirs et il faut les faire tous les soirs avec eux ! J’écoute les parents sans réellement me sentir concernée par cette problématique. J’écoute ce qu’ils me racontent tout en me demandant si je suis un parent bizarre ! Je creuse mes souvenirs pour essayer de me remémorer comment nos parents faisaient. Très vite, on me répondra : « Oh ! C’est très différent aujourd’hui, les enfants reçoivent trop de cours et de devoirs. Il faut les suivre scrupuleusement sinon, ils ne s’en sortiront pas! » J’entends ce que disent tous ces parents si préoccupés par l’avenir de leurs enfants. J’essaye de comprendre mais je n’y arrive pas.

L’une des premières compétences que le jeune enfant essaie tant bien que mal de développer est l’autonomie. Malheureusement, très souvent, pour des raisons telles que le manque de temps, le perfectionnisme, l’apparence parfaite de l’enfant, cette autonomie tant voulu lui est simplement et purement refusée. Il y aura donc toujours une personne pour nourrir bébé afin qu’il ne se salisse pas et ne salisse pas la maison. Il y aura une autre pour essuyer à sa place l’eau versée au sol et sur la table de peur qu’il ne le fasse pas bien. Et il aura beau vouloir laver son joli petit ventre rond tout seul, il y aura quelqu’un aussi pour l’en empêcher et le faire à sa place.
Le pauvre bébé luttera longtemps pour finir par abandonner la lutte. Et puis, il acceptera de se faire servir dans tous les aspects de sa vie. Plus il grandira, plus la phase d’exploration et de découverte s’éloignera, et moins il aura envie de faire les choses tout seul. Viendra enfin le moment où il faudra faire les devoirs de français et de mathématiques, et comme par enchantement papa et maman seront surpris que cet enfant soit incapable de travailler tout seul !

L’IMPORTANCE DE L’AUTONOMIE

L’apprentissage de l’autonomie est extrêmement important pour le développement de l’enfant et cela commence dès le berceau. L’autonomie va permettre à votre enfant de développer sa confiance en soi, ceci grâce aux mini-réalisations et aux mini-décisions qu’il prendra au quotidien. Son estime de soi sera également boostée parce que l’enfant aura un jugement positif de sa personne, il augmentera la perception de sa propre valeur et sera ainsi prêt à affronter la vie dans toute sa complexité. Dans cet article vous obtiendrez plus d’informations sur l’autonomie et sur la meilleure façon de la mettre en place pour votre enfant.

C’est vrai que les temps ont changé, que le système est différent, mais au-delà de toutes ces vérités, je pense que les nombreux challenges, aussi bien personnels que professionnels, auxquels doivent faire face la majorité des parents nous a fait perdre de vue l’essentiel. Nous aimons tellement nos enfants, nous avons ce besoin puissant et naturel de les protéger. Malheureusement, dans la majorité des cas, nous nous montrons surprotecteurs envers nos bouts de chou. Sans nous en rendre compte, nous mettons un frein à leur développement et épanouissement personnel. Nos motivations sont tellement louables, nous voulons, autant que faire se peut, leur éviter de vivre les mêmes difficultés que nous. Nous voulons leur tracer un chemin beaucoup plus lisse que celui que nous avons eu. Dans mon article précédent, je vous parlais déjà de l’importance de ne pas ramener nos propres traumas dans la relation que nous construisons avec nos enfants.

TROUVER L’ÉQUILIBRE ENTRE PROTECTION ET SURPROTECTION

Dans l’interaction et les valeurs que nous transmettons à nos enfants, il est essentiel de se souvenir que la personne que nous sommes aujourd’hui est la somme de nos expériences positives et négatives. Aussi difficile que cela puisse l’être pour nous, nous devons permettre à nos enfants de faire leur propre expérience de la vie pour se construire et devenir cet adulte qui pourra se débrouiller sans automatiquement être dans la recherche constante de l’approbation d’autrui. Bien entendu, il n’est guère question de les jeter dans la jungle sans un kit minimum de survie. Il est surtout question de trouver le juste équilibre entre protection et surprotection

Je me souviens de cette fois où ma fille est revenue à la maison avec un devoir d’informatique. Elle devait écrire un code qui communiquerait des informations générales sur sa personne. Elle est rentrée se disant que son père ingénieur ferait tout bien pour elle parce que voilà, comme elle le clamait, elle n’a pas d’ordinateurs et en plus ils n’ont pas fait cela à l’école. Je lui ai juste rappelé que si elle avait eu ce devoir, c’est sans doute qu’elle avait reçu des éléments pouvant l’aider à le réaliser. Bien entendu, elle a juré mordicus que non ! En bref, elle a dû se débrouiller toute seule avec son devoir et à la fin elle a obtenu l’une des meilleures notes. Je n’oublierai jamais la lumière dans son regard, sa joie et son empressement à me montrer comment fonctionnait son code. Son taux de dopamine était probablement à son maximum ce jour-là. De nombreuses études ont montré l’effet positif de la dopamine sur les L’apprentissage. 

La dopamine est un neurotransmetteur impliqué dans de nombreuses fonctions cognitives telles que  la motivation, la mémoire ou le plaisir. L’un des rôles principaux des enseignants, mais aussi des parents, est celui de stimuler la sécrétion de dopamine chez les enfants. Ceci, afin de booster leur volonté de répéter l’action qui a déclenché cette sensation de plaisir et de profonde satisfaction.

RIEN N’EST FIGÉ, TOUT EST POSSIBLE

S’il est vrai qu’il peut être complexe et difficile de sortir de ces habitudes instaurées depuis for longtemps chez nos enfants, cela reste tout de même possible. Nous savons aujourd’hui que grâce à la plasticité cérébrale, notre cerveau est capable de se remodeler, de grandir et d’acquérir de nouvelles compétences. En tant que parent, il est important de se rappeler que laisser son enfant se débrouiller tout seul, même avec ses cours, ce n’est guère un abandon et cela ne fait guère de nous de mauvais parents. Je dirai plutôt que cela fait de nous des parents qui autorisent à leurs enfants de se tromper, de recommencer afin d’affermir leurs apprentissages. 

Je sais à quel point le regard social peut être lourd parfois, mais garder en l’esprit l’intérêt et le bien-être de l’enfant doit rester notre unique priorité.

Rien n’est figé, tout est possible ! Mais avons-nous assez de volonté et de courage pour transformer notre quotidien ?

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