
Très souvent lorsque je partage des photos de mes voyages, ou alors quand j’en parle, il y a de temps en temps une femme à côté de moi qui me dit : « Oh ! Je t’envie tellement ! J’aimerais pouvoir le faire aussi ! » Et souvent je leur réponds : « Si c’est possible pour moi, ça l’est pour toi aussi. Il te suffit juste de le faire. » Et en général, la majorité réplique : « Oh, tu sais c’est différent pour moi. Mes enfants sont … Mon travail est… et plus encore » . Il y a encore quelques mois je me serais pressée d’argumenter, aujourd’hui je me contente de sourire. J’aime bien cette citation de Shakespeare : « Toutes choses sont prêtes, si notre esprit en est ainsi ». Il ne sert à rien d’essayer de convaincre une personne dont l’esprit n’est pas prêt. Par contre ce que l’expérience m’a appris, c’est qu’au-delà des arguments, vivre pleinement a un bien meilleur impact sur les autres. Alors, je vis avec l’espoir que cela impactera les femmes autour de moi.
LES INJONCTIONS SOCIÉTALES
Je suis une rêveuse et je l’assume. Recommencer à rêver, à illuminer ma vie et cette lumière rejaillit au quotidien sur mon entourage, je le vois et je le ressens. En tant qu’être humain, si on est incapable de se donner de l’amour, de l’attention et du respect, alors on n’a rien à offrir au monde. Malheureusement pour de nombreuses femmes, cette maxime reste du domaine de la théorie, la réalité ayant revêtue le costume de Dracula. Derrière les prises de poids incompréhensibles et les insatisfactions chroniques, il me semble parfois percevoir de la peur et plus spécifiquement de l’anxiété. Anxiété qui naît des stéréotypes de la VRAIE femme africaine qui ne vit que pour ses enfants et sa famille. Enfermées dans ce cercle vicieux de la parfaite femme africaine, de nombreuses chrétiennes, oublient qu’il est écrit dans Marc 12, 29-31 : « Jésus répondit : Voici le premier : Écoute, Israël, le Seigneur, notre Dieu, est l’unique Seigneur ; et: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. »
Quand une femme assume ses rêves et décide de les réaliser, les premières personnes à la contredire, critiquer et médire sont trop souvent d’autres femmes. J’ai mis du temps à comprendre que cela était logique et plus important encore, cela n’avait rien à voir avec moi. Entre-nous femmes, faisant face à tant de critiques, nous taxons les unes de jalouses et les autres de mégères, alors que finalement on a peut-être en face de nous juste une personne qui souffre profondément. Un autre passage dans la bible que j’aime beaucoup, Matthieu 7,3 : « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton œil ». Nous avons la facilité à reprocher à l’autre toutes ces choses que nous ne nous autorisons pas ou alors que nous craignons de faire. En partageant mes rêves, mes voyages et mes envies avec mon entourage, j’espère l’encourager à s’autoriser à rêver, à découvrir et développer ces talents qui restent enfouis en nous et surtout à illuminer le monde de cette belle lumière Divine !
LA RIGIDITE MENTALE
Nous vivons avec tant de préjugés les uns sur les autres, tant de généralisations qui nous emprisonnent et nous éloignent les uns des autres. Une proche à moi s’est écriée récemment quand elle a su que j’étais au Bénin. Elle était choquée que j’aie pu aller dans un tel pays où vivent vraisemblablement des sorciers en tout genre et des personnes peu recommandables. Je lui ai raconté ma rencontre avec Etienne, ce jeune Béninois que je ne connaissais pas et qui s’est spontanément mis à ma disposition. Et aussi Thierry qui malgré ses moyens limités a fait le maximum pour que mon séjour soit agréable. Et tous les deux ont catégoriquement refusé une rémunération de ma part. Est-ce que tous les Béninois sont aussi gentils et serviables ? Je l’ignore. Mais je m’autorise TOUJOURS à accorder le bénéfice du doute et à faire ma propre expérience humaine.
La rigidité mentale nous empêche également de sortir des sentiers battus, d’imaginer de nouvelles façons de penser et de se réaliser. Nous nous agrippons à nos croyances : « Non, ce n’est pas possible de vivre de ses rêves ! Laisser mes enfants un mois avec leur père fait de moi une mauvaise mère. Non, il est impossible de travailler en restant une bonne mère. Etc… » Ces croyances nous collent à la peau tel ce beau gosse croisé à cette conférence et dont le souvenir du fessier refuse de quitter nos nuits. Une étude publiée dans le « Journal of Applied Psychology« en 2020 a montré que les individus dotés d’une plus grande flexibilité cognitive sont mieux à même de gérer des rôles multiples et de trouver des solutions innovantes aux défis qu’ils rencontrent.
L’une des lois du Kybalion, notamment la loi de la Polarité, stipule : « … Toutes les vérités ne sont que des demi-vérités … ». Par conséquent, nous devons oser déconstruire nos certitudes sur tout ce que nous croyons savoir. En cultivant une mentalité ouverte, nous mamans, pouvons trouver des moyens créatifs d’organiser notre temps, de déléguer certaines tâches et de surmonter les obstacles qui pourraient autrement sembler insurmontables. Cette attitude proactive permet non seulement de réduire le stress, mais aussi d’augmenter notre satisfaction personnelle et professionnelle.
UNE QUESTION D’ÉQUILIBRE
La clé pour ne pas avoir à choisir est probablement de trouver un équilibre. Ces derniers mois, j’ai eu la chance d’être plus à l’écoute de mon environnement et des personnes que je rencontre. J’ai très vite fait un constat assez triste: très peu d’adultes ont le courage de rester dans le silence et d’écouter la voix de leur âme. Très peu d’adultes, devant un miroir, ont le courage de se regarder sincèrement et de voir ce que leur montre leur âme. Très vite, ils attrapent leur téléphone au passage et détourne le regard. Trouver l’équilibre implique d’être le plus près possible de SA VÉRITÉ. Trouver l’équilibre implique d’être aligné avec ses valeurs et ses convictions les plus profondes, loin des préjugés et injonctions sociales. Trouver l’équilibre implique également de ne pas tout faire parfaitement, mais plutôt de prioriser ce qui compte vraiment à différents moments de la vie. Parfois, il peut être nécessaire de ralentir sa carrière pendant un temps pour se consacrer à ses enfants, ou au contraire, de déléguer davantage pour avancer dans ses projets professionnels.
Je me décris comme une maman parfaitement imparfaite. Je ne lis pas une histoire tous les soirs avec les enfants, je ne suis pas du tout une adepte d’activités prédéfinies avec les enfants, je déteste faire les devoirs (faire les miens quand j’étais à l’école était un véritable calvaire. Alors, je ne vais pas m’y coller aujourd’hui). En revanche, j’adore chanter à tue-tête et danser avec mes enfants. J’adore avoir des moments d’échanges et de partages avec eux. Écouter leurs histoires et leur raconter les miennes. J’adore faire vivre leurs rêves et leur raconter les miens. Vous n’êtes pas obligées de TOUT faire, vous devez juste choisir de faire ce qui est aligné avec VOUS et vos valeurs. Et surtout, soyez indulgente avec vous-mêmes, pardonnez-vous vos erreurs, apprenez d’eux et embrassez vos imperfections.
Mes chères mamans, souvenez-vous que vous êtes les premiers modèles de vos enfants, en suivant nos rêves, nous montrons à nos enfants qu’il est possible de travailler pour atteindre ses objectifs tout en étant présent pour sa famille. Ce modèle peut les encourager à avoir confiance en eux et à croire en leurs propres ambitions.
Conclusion
Être maman et poursuivre ses rêves ne sont pas des objectifs incompatibles. Bien qu’il puisse être difficile de tout concilier, l’important est de trouver un chemin, VOTRE chemin. Chaque femme est différente, et il n’y a pas de solution universelle. L’essentiel est de se souvenir qu’il est possible d’être une maman aimante tout en vivant une vie riche et épanouissante. Débarrassons-nous de la culpabilité et reconnaissons que poursuivre nos rêves peut aussi être un moyen d’inspirer nos enfants.