FAITES DES CALINS ET VOUS VERREZ!

Si comme moi vous avez grandi au Cameroun dans une famille dans laquelle l’expression principale de l’amour était de mettre un repas dans l’assiette de l’enfant, alors vous savez que faire des câlins ne fait pas du tout partie de l’équation. Mon Dieu ! Des câlins… ? Et puis quoi encore !!! C’est quoi ces histoires de blancs !

D’ailleurs, mes proches en lisant cet article vont se tordre de rire tellement les câlins et moi c’était chien et chat! Mais promis, depuis ce temps je fais l’effort d’évoluer tout de même… Si vous aussi avez des réserves en ce qui concerne les câlins, j’espère vous faire changer d’avis ce jour!

UN CÂLIN ET LA MAGIE OPÈRE !

Aujourd’hui, grâce à la recherche nous savons que le développement socio-affectif est l’un des domaines clés de la petite enfance. Il couvre diverses compétences allant des interactions de l’enfant avec autrui à la manifestation d’émotions, ainsi que l’aptitude à maîtriser ses émotions. Mais aujourd’hui c’est dimanche et j’ai juste envie de vous parler de câlins et de son importance 🙂.

Si vous êtes adeptes des comédies romantiques à l’américaine, cela signifie que vous avez vécu l’ambiance d’une salle d’accouchement au moins une fois à travers vos écrans. Ceci signifie que vous savez qu’une fois sorti du ventre de sa maman, bébé est extrêmement stressé par toute cette agitation autour de lui et cette nouveauté qu’est le monde. Il utilise donc la seule arme en sa possession : les pleurs. Et il le fait aussi fort que ces petits poumons le lui permettent. Je ne sais pas pour vous, mais c’est toujours douloureux pour moi d’entendre les pleurs de nourrissons. Peut-être parce que je ressens dans les vibrations qu’émettent ces pleurs, qui sont leur seul moyen d’expressions, qu’ils sont à notre totale merci, nous les adultes. Imaginez-vous à quel point tout ceci doit être frustrant et extrêmement difficile pour eux? Au moment même où j’écris ces mots, j’ai le cœur qui se resserre parce que j’entends subitement les pleurs des premières semaines de mes bébés. 

Ok, c’est clair que là je me suis un peu égarée, alors revenons à notre salle d’accouchement. Les sages femmes ont nettoyé notre beau bébé. Vous souvenez-vous de la première chose qu’on demande ? Ouiiiiiii, c’est ça : poser bébé sur sa maman. Et là, c’est le premier contact peau à peau. Le tout premier câlin de bébé. Et une fois que ce premier câlin prend effet, la magie s’opère et bébé se calme tout de suite, les cris s’arrêtent comme par enchantement. La salle d’accouchement n’est plus que murmure, sourire et bonheur partagés. Le miracle de la vie. 

SCIENCE ET CÂLINS

Mais vous êtes-vous déjà demandé quel phénomène physiologique expliquerait ce calme immédiat de bébé ? Pourquoi arrête-il de pleurer ? Eh bien ! La magie opère aussitôt que la peau de bébé touche celle de sa maman. Le contact peau à peau et les câlins sont extraordinaires et ont de nombreux avantages aussi bien pour les enfants que pour les parents. 

On va énumérer quelques-uns de ces avantages afin de bien comprendre son impact :

  • Les câlins vont permettre la sécrétion de l’ocytocine qui est une hormone liée à l’amour, à l’attachement et à l’empathie. Elle diminue le stress et joue un rôle important sur l’immunité de l’enfant. Au cas où vous vous posiez la question, OUI! Cette hormone est également sécrétée par les adultes au moment des câlins.
  • Les câlins permettront à votre enfant de développer ses compétences sociales et émotionnelles. L’homme est un être social et c’est à travers le contact social que l’enfant apprend et grandit.
  • Faire des câlins fortifie le système immunitaire et vous garde en meilleure santé. L’américain Sheldon Cohen de l’université Carnegie-Mellon de Pittsburgh (Pennsylvanie) a réalisé une étude sur le rôle des câlins sur la santé. Des personnes recevant plusieurs câlins par jour ont été comparées à des personnes qui en recevaient beaucoup moins, et le verdict est tombé : celles qui étaient les plus « câlinées » tombaient moins malades, et lorsqu’elles l’étaient, leurs symptômes étaient amoindris.

Je sais que vous avez compris qu’il faut absolument faire des câlins, mais il est également important de comprendre qu’un développement socio-affectif insuffisant peut entraîner des répercussions importantes sur le parcours de votre enfant, et par conséquent sur l’adulte qu’il deviendra. Si effectivement les compétences sociales et affectives de l’enfant sont négligées, cela peut avoir un impact négatif sur sa santé mentale et plus globalement sur son bien-être et sa qualité de vie.

CÂLINS, PETITE ENFANCE ET LES AUTRES…

Pour toutes ces raisons, choisir par exemple une crèche qui soit adaptée au besoin de l’enfant, est une mission de la plus haute importance qui demande notre implication totale. La crèche choisie est-elle dans une démarche chiffrée ou alors une démarche humaine? Cette question qui peut sembler embarrassante pour certains est nécessaire pour l’équilibre et le suivi de l’enfant. L’enfant y recevra-t-il le traitement qui lui sied ? Aura-t-il toute l’attention nécessaire à son développement socio-affectif ? La qualité de l’interaction que l’enfant a avec les personnes qui prennent soin de lui est cruciale dans le développement de la petite enfance. Si les conditions sus-citées ne sont pas réunies, il est peut être nécessaire de penser à des alternatives qui seraient bénéfiques pour l’enfant et surtout s’assurer que ce dernier reçoive toute l’affection et tout l’amour dont il a besoin pour son développement, ceci même en l’absence de ses parents.

En ce qui concerne les adultes, tout comme pour les enfants, les câlins vous aideront à diminuer votre stress quotidien et vous aideront à renforcer votre système immunitaire.

Oui d’accord, on a pas tous la chance d’avoir quelqu’un avec qui partager un câlin, alors faites-vous un câlin. Eh oui ! Se faire un câlin à soi-même va déclencher les mêmes hormones et aura donc les mêmes effets bénéfiques sur vous et votre santé. Essayez et vous verrez !

Alors oui ! Faites des câlins, et vous vivrez probablement plus longtemps!

1 réflexion sur “Faites-leur des Câlins!”

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