Je me suis récemment fait une réflexion, me demandant ce que cela signifie d’être maman. Cela se réfère-t-il :

  •     Aux nuits blanches de la petite enfance, quand bébé essaie de trouver son rythme et qu’on s’inquiète de ne pas réussir à mettre les bons fondements ?
  •  Aux nuits blanches de l’adolescence, quand notre grand bébé essaie d’affirmer sa personnalité et qu’on s’inquiète de ne pas pouvoir faire de lui un adulte accompli qui réussit ?
  •    Aux nuits blanches de la vie d’adulte, quand notre bébé construit sa vie loin de nous et qu’on ne peut pas s’empêcher de s’inquiéter de ne pouvoir voir nos petits-enfants avant de mourir ?

Être maman ne se limiterait-il donc qu’à cela ? Une vie d’inquiétude perpétuelle ? D’interrogations infinies ? De remises en question quotidiennes !? Mais qui serait assez fou pour se souhaiter une telle vie ? Pourquoi vouloir faire des enfants donc ?

Est-ce parce que notre rôle sur cette terre est de procréer, de remplir la terre, comme le dit la Bible ? Ou alors est-ce simplement lié à la pression sociale qui nous lorgne et nous martèle à coup de dictons que le temps de la femme est limité ? Pourquoi voulons-nous tant être maman ?

DESIR CONSCIENT VS. DESIR INCONSCIENT

Personnellement, j’ignore quelle a été la source de mon désir de donner la vie. Je sais juste que j’ai toujours voulu avoir quatre enfants comme ma maman et que je souhaitais faire mes enfants très tôt, afin de grandir avec eux. Je sais que tout de suite, vous êtes nombreuses à vous reconnaître dans cette description, n’est-ce pas ? Mais m’étais-je réellement interrogée sur ce que cela impliquait pour moi d’être maman ? Non, pas du tout ! M’étais-je interrogée sur ce que cela impliquerait pour ce futur enfant d’être dans ma vie ? Cà, non plus ! Et puis, qui se posait toutes ces questions ? On ferait juste un enfant, et pour le reste, on s’adapte et c’est tout !

La science nous apprend qu’en tant que mammifère, nous sommes programmés pour assurer la survie de l’espèce. À cela s’ajoutent des désirs conscients mais aussi, et surtout, des désirs inconscients, comme celui de vouloir combler un besoin, un vide. Être maman serait donc pour certaines un désir inconscient de réparer une carence affective, de corriger les manquements de nos propres parents ? Un désir orgueilleux, motivé par la conviction de pouvoir faire mieux, de réussir là où nos parents ont échoué ? Serait-ce donc cela ? Tout le défi et les sacrifices seraient juste le chemin choisi pour prouver notre propos ? Cette théorie expliquerait facilement la dépendance émotionnelle qu’ont certaines mamans vis-à-vis de leurs enfants. Cela mettrait en lumière la quête de réussite que font parfois porter certains parents à leurs enfants. Et que dire de la honte que ressentent d’autres parents parce que leurs enfants ont échoué. Oui, à priori tout cela semble faire sens.

ET QU’EN EST-IL DE LA SPIRITUALITE ?

Tout ce qui a été énuméré précédemment est peut-être vrai, mais je ne m’accorde pas  avec cette conception du désir d’enfantement. Je crois aujourd’hui que le désir de devenir maman revêt une dimension beaucoup plus spirituelle. Ce désir naît d’une conversation personnelle avec le Créateur, conversation au cours de laquelle nous lui exprimerons notre reconnaissance, et nous lui signifierons notre volonté de l’assister dans la vision qu’il a pour l’humanité. Nous serions par conséquent prêtes à accueillir son nouveau soldat et à l’accompagner dans sa mission divine. Après avoir tant reçu de la vie et du Créateur, nous serions enfin prêtes à donner en retour.

Alors qu’est-ce que cela signifie pour moi d’être maman, au-delà des nuits blanches, des angoisses et des doutes ? Pour moi être maman signifie que j’ai eu la grâce de recevoir un des soldats du Créateur. J’ai l’immense honneur de pouvoir préparer ce soldat à accomplir la mission qui doit être la sienne. Et en bonus, dans mon rôle de maman, cet être qui m’a été envoyé m’apporte une information, un apprentissage qui serait nécessaire à l’accomplissement de ma propre destinée. J’ai aujourd’hui la conviction que la relation qui unit deux êtres humains devrait être celle qui permet à l’un et à l’autre, de grandir et de s’élever ensemble.

PAS D’ENFANTS ET DONC PAS UNE MAMAN ?

Et donc qu’en est-il des mamans qui n’ont pas fait d’enfants ? Cela signifie-t-il que pour grandir dans leur mission elles n’ont pas besoin d’un enfant qu’elles auraient enfanté ? Que cela suffirait d’être juste elle et d’être en interaction avec les autres êtres vivants ? Je sais que de nombreuses femmes qui n’ont pas pu avoir d’enfants sont frustrées et se sentent jugées en permanence. Elles ont aussi parfois du mal à tendre la main parce que : « tu élèves l’enfant de quelqu’un et demain il te renie », « tu élèves l’enfant de quelqu’un après, il n’est pas reconnaissant »… Ce sont là des phrases qu’on entend souvent. Je suis toujours un peu triste de les entendre, car je me pose certaines questions : l’accompagnement, le travail est-il fait en attente d’une récompense ? D’une gratitude ? Pourquoi être dans l’attente, quand le fondement devrait être UNIQUEMENT le don de soi ? Lorsque j’entends ce type de paroles, j’ai une phrase qui me revient perpétuellement à l’esprit, celle de ma maman qui a élevé de nombreux enfants. Quand on lui disait : « Ah ! tu as fait ci, tu as fait ça ! Et voilà comment on te remercie ». Elle avait cette réplique qui a sans doute fait de moi la personne que je suis aujourd’hui : « Je fais le travail de Dieu ». N’est-ce pas magnifique !? Ma maman est mon héroïne.  Pour revenir aux femmes qui n’ont pas enfanté, seraient-elles donc pour certaines, les premières à se priver de ce statut privilégié de maman ? Parce que la vérité c’est que même certaines femmes qui ont accouché sont reniées par leurs enfants.

Alors c’est quoi être maman ? Pour moi, bien au-delà de mettre un enfant au monde, être maman c’est créer la vie. Créer la vie, c’est mettre les fondements nécessaires pour l’épanouissement et l’élévation spirituelle d’un autre être vivant. Et donc toi, qui n’as pas enfanté, te sens-tu prête à créer la vie ? Te sens-tu prête à accompagner un autre être vivant dans son élévation spirituelle ? Si oui, alors saches que tu es une MAMAN INCROYABLE.

2 réflexions sur “Être Maman”

    1. Merci infiniment Fadi pour ton retour. J’espère à travers ces textes effectivement apporter d’autres perspectives et pousser à la reflexion. Merci.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut